En 2006, NaturEssonne, dans le prolongement territorial de la démarche
de FNE, sollicite le Département de l'Essonne, afin d'apporter
une contribution à l'émergence d'un réseau
écologique en Essonne, sous la forme d'une expertise intitulée
"Contribution à la préservation d'une trame naturelle
en Essonne", à laquelle le Département de l'Essonne
apporte son soutien.
Mais 2007 voit l'irruption du "Grenelle de l'Environnement",
où l'un des sujets en débat, porté par FNE,
a trait à la constitution d'un réseau écologique
national. La table ronde finale du "Grenelle de l'Environnement",
d'octobre 2007, acte la création d'une "trame verte
et bleue" en France, selon des modalités à définir
dans le cadre d'un "Comité Opérationnel"
spécifique, devant travailler deux ans, de début 2008
à fin 2009.
NaturEssonne inscrivait la réalisation de son expertise dans
le cadre de la réflexion de FNE, et dans la perspective de
relayer et de tester concrètement ses propositions dans le
cadre d'une échelle territoriale nouvelle, plus proche des
réalités.
Ainsi, le déroulement de l'expertise de NaturEssonne a été
perturbé par l'apparition de la proposition de REN débattue
au "Grenelle de l'Environnement", avec toutes les inconnues
qui ont présidé à son aboutissement et à
son contenu. En retour, NaturEssonne a décalé son
investissement sur l'expertise, dans l'attente du résultat
adopté au final sur la "Trame verte et bleue".
Dans le cadre de sa réflexion quant à la méthode,
NaturEssonne avait pris comme option de privilégier les habitats
naturels. La publication en janvier 2008 du premier bilan de l'état
de conservation des habitats naturels et des espèces sauvages,
mené en application de la Directive Européenne Habitats,
a constitué un apport nouveau et d'actualité devant
pour NaturEssonne être intégré à l'expertise.
Après ajustement calendaire, lexpertise réalisée
: "Contribution à la constitution d'une trame verte
en Essonne Rapport final", s'appuie sur une première
expérimentation de méthode délaboration
dun réseau écologique au niveau national et
profite de l'arrivée d'apports techniques successifs complémentaires.
La situation particulière du département de l'Essonne
en Île-de-France, abritant encore des espaces naturels qui
recèlent nombre de richesses faunistiques et floristiques
à proximité de centres d'activités et de concentrations
urbaines est abordée. L'expertise en situe schématiquement
la dimension, afin d'évaluer les enjeux d'un réseau
écologique d'échelle départementale et la nécessité
de lui donner consistance et fonctionnalité. Les objectifs
auxquels devrait répondre un réseau écologique
départemental sont aussi posés, tout en en mesurant
les contraintes et limites.
Pour la constitution de la trame verte, l'expertise pose des options
fondamentales quant à l'orientation méthodologique,
et vise déjà à identifier l'un des constituants
fondamentaux de tout réseau écologique, les zones
dites "noyaux", dénommées pour la circonstance
"Zones d'Intérêt Écologique Majeur".
Après réflexions et recherches, la détermination
des ZIEMs s'oriente méthodologiquement vers une prépondérance
quantitative en privilégiant le critère surfacique,
puis qualitatif en s'appuyant sur des listes de référence
d'habitats naturels et d'espèces sauvages "cibles",
à enjeux de conservation propres à l'Essonne.
Une sélection des ZIEMs est opérée à
travers l'inventaire des ZNIEFF de type 1, en croisant une base
de données les concernant avec les critères quantitatifs
et qualitatifs préalablement recherchés.
Le résultat de l'expertise menée par NaturEssonne
sur la constitution d'une trame verte départementale est
matérialisé par une première carte qui présente
l'ébauche de l'architecture d'un réseau écologique
en Essonne. Les ZIEMs y sont déjà identifiées,
avec les enjeux écologiques spécifiques qu'elles portent,
en tant que zones de conservation d'éléments forts
du patrimoine naturel départemental.
Ce résultat a été publié en mai 2008
dans le cadre du rapport "Contribution à la constitution
d'une trame verte en Essonne Première partie".
Un réseau écologique étant constitué
de zones noyaux et des liaisons écologiques les mettant en
relation, NaturEssonne a poursuivi son expertise pour rechercher
ces liaisons écologiques, et a sollicité en 2008 le
soutien du Département pour la mener à bien, soutien
qu'il lui a de nouveau accordé.
La problématique de la détermination et de la fonctionnalité
des "liaisons écologiques" est complexe car elle
est nouvelle et d'importance, en se développant généralement
dans des espaces sans enjeux écologiques et avec bien souvent
des activités ou une présence humaine marquées,
tout en devant répondre aux besoins de mouvement des espèces
ou assurer la fonctionnalité d'écosystèmes.
NaturEssonne a ensuite organisé sa réflexion méthodologique
sur l'identification des liaisons écologiques, en s'appuyant
à la fois sur les exigences des espèces spécialisées
et généralistes et en les reliant aux habitats et
aux paysages qu'elles fréquentent.
NaturEssonne a mené une réflexion spécifique,
aboutissant à rechercher celles pouvant être considérées
comme bio indicatrices, en les regroupant par "guilde",
en croisant leurs besoins de déplacements et leurs liaisons
avec les paysages et les habitats préalablement retenus.
Les cartes spécifiques des liaisons écologiques ont
ainsi pu être dressées, par régions naturelles
et suivant leurs particularités écologiques, en termes
d'habitats et de paysages.
Ensuite, la carte de la première trame verte départementale
a été produite, après identification de ses
constituants et leur localisation géographique, avec l'assemblage
de la carte des ZIEMs, et de celle des "liaisons écologiques".
L'ensemble est disponible et rassemblé sous lexpertise
"Contribution à la constitution d'une trame verte en
Essonne Rapport final", avec son annexe ""Contribution
à la constitution d'une trame verte en Essonne Rapport
final Annexes cartographiques"".
Ainsi au delà de la conservation de la nature, cette infrastructure
naturelle s'inscrit dans une nouvelle logique, celle de la conjugaison
de l'aménagement du territoire et de la conservation de la
nature.
Pour le territoire essonnien, la réalité d'une telle
trame naturelle et fonctionnelle aura matière à apporter
une réponse notable, adaptée et localisée,
aux enjeux actuels de conservation et de restauration de la biodiversité
et de l'impact sur elle du dérèglement climatique,
avec le souci constant de l'avenir durable du patrimoine naturel
départemental.
|