Le climat et la géologie
Le climat, la nature et lhistoire du sous-sol sont des
facteurs fondamentaux qui influent sur le relief, les paysages,
la végétation et en définitive la faune,
et même les activités humaines (carrières,
nature et productivité des cultures, matériaux de
construction traditionnels
). Cest pourquoi, il est
important de les avoir à lesprit pour mieux comprendre
les paysages, les milieux naturels et les hommes de notre département.
la carrière de Villejust dévoile
les sables de Fontainebleau
Le climat de lEssonne, comme de lensemble du Bassin
parisien, est de type océanique
de transition (ou atlantique dégradé). Toutefois,
le degré dhumidité varie régulièrement
selon la direction Nord-ouest / Sud-Est. Cette variation tient tant
à la nature du sol (plus marneux
dans le Hurepoix, plus calcaire
dans la Beauce et le Gâtinais) quà une variation
de la pluviométrie. En effet, la pluviométrie annuelle
est comprise entre 600 et 800 mm pour le Hurepoix, mais inférieure
à 600 mm dans le secteur beauceron. Le climat de la Beauce
connaît dailleurs des influences continentales
notables (hivers rigoureux, étés chauds et orageux).
Ainsi, il existe une frontière assez nette, allant approximativement
dAuthon-la-Plaine à Mennecy, délimitant une
région septentrionale humide aux boisements de type sub-atlantique
(dominés par les chênes sessiles et pédonculés)
et une région méridionale dinfluence méditerranéenne
à boisements secs (domaine du chêne pubescent). Par
ailleurs, lorientation Nord-Sud dune partie du réseau
hydrographique favorise la remontée de cette influence méditerranéenne.
Des souches fossiles de cyprès témoignent
de la végétation tropicale le long des lagunes du
tertiaire
Pour expliquer la géologie de la région, il faut
au moins remonter à lère secondaire (de 230
à 65 millions dannées) au cours de laquelle
lensemble du Bassin parisien a été régulièrement
recouvert et découvert par la mer (phénomènes
de transgression et régression marines). Des épaisseurs
impressionnantes (jusquà 3000 mètres dépaisseur)
de sédiments
de nature diverse (sables, vases, galets, coquilles et enveloppes
calcaires d'organismes marins...) ont été déposées
par la mer ou apportées par les rivières. Leur énorme
poids a provoqué lincurvation progressive des terrains
(phénomène de subsidence). La cuvette ainsi formée
accumulait donc des couches de sédiments concentriques
(Paris se situe désormais au centre de cette cuvette).
La dernière de ces couches (déposée au cours
du Crétacé) est constituée de craie
dorigine marine.
Au début de lère tertiaire (-65 millions dannées),
la sud de la région parisienne est un golfe, parsemé
de lacs et lagunes,
où viennent se jeter dimportants cours deau
alimentés par les pluies diluviennes de type tropical.
Ils charrient de grandes quantités de sédiments,
des argiles
en particulier, en provenance du Massif Central, et érodent
les plateaux de craie. Puis plusieurs transgressions marines,
venant encore du Nord, plus importantes, déposent un calcaire
grossier, riche en fossiles, puis des sables, jusquaux environs
de lactuelle vallée de la Rémarde et de Melun.
Au Sud-Est, au niveau de lactuelle Brie, les lagunes saumâtres
sont remplacées par un lac deau douce qui dépose
le calcaire de Brie, partiellement meulièrisé.
Puis une dernière transgression marine, sétendant
loin dans le sud du bassin parisien, dépose une épaisse
couche de sables (sables de Fontainebleau). Après le retrait
progressif de la mer, se déposent des argiles à meulières
dans la région du Hurepoix, et le calcaire dEtampes
plus au sud. Des dunes (sables de Fontainebleau) sont créées
par les vents. Le sable à leur sommet se transforme progressivement
en dalles de grès,
que lon observe aujourdhui sur les platières
et les chaos en forêt de Fontainebleau, par exemple.
Les pluies tropicales gonflent les cours deau alimentant
désormais limmense lac, dit lac de Beauce, qui sétend
sur la région découverte par la mer (-23 millions
dannées). Se dépose alors la couche de calcaire
de Beauce, partiellement meulièrisée. Après
lassèchement du lac de Beauce, des sables venus du
Massif Central (sables de Lozère, village près de
Palaiseau), puis des débris plus grossiers (cailloutis des
plateaux) sont déposés par les rivières.
La fin de lère tertiaire est marquée par le
soulèvement d'une partie du Bassin Parisien vers le Nord
et l'Est, puis de son ensemble, contrecoup de la formation des
Alpes. Parallèlement, lérosion attaque les
terrains meubles, et les cours deau dégagent les
grandes plates-formes (Brie et Beauce, pour le sud du bassin).
Au quaternaire (-2 millions dannées à nos
jours), une succession de périodes glacières provoque
des variations du niveau des mers, et un creusement important
des vallées (parfois asséchées maintenant),
jusquau relief que lon connaît aujourdhui.
Sur les vastes étendues glacées et dénudées,
se dépose une couche parfois épaisse de fines poussières
limoneuses, le loess,
apportées par le vent, ce qui explique aujourdhui
la fertilité des sols agricoles de la région.
Les sols
Interface entre la roche-mère,
l'atmosphère et le monde vivant, le sol
résulte d'interactions complexes entre ces différents
composants et le climat. La végétation et par conséquent,
la faune, dépendent étroitement de la nature du
sol. En Essonne, les sols neutres à légèrement
acides (sols bruns lessivés sur limon) et les sols basiques
(sur calcaire) prédominent. Sur sables siliceux
(sables de Fontainebleau...), des sols acides (sols
podzoliques et podzols) se développent et sont principalement
occupés par des boisements de pin sylvestre et des landes
à callune. Les vallées sèches ou de cours
d'eau font affleurer des couches calcaires ou marneuses et ainsi
les rebords de plateaux et les versants sont recouverts de sols
bruns calcaires. L'érosion et l'éboulement des
strates sur les versants provoquent un mélange de ces différentes
couches géologiques calcaires, marneuses ou siliceuses
(colluvionnement), conduisant à des mosaïques ou des
complexes de sols particuliers. Les fonds de vallées de
cours d'eau sont occupés par des alluvions
ou localement par des tourbes
(vallées de l'Essonne et de la Juine).
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